Inside’Paw, quand Nala prend la longe… et les choses en main
08 Avril 2025

Dans un précédent Inside’Paw, nous vous parlions de nos deux chiens référents : Logan et Nala. Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur Nala, une malinois de 4 ans devenue le bras droit de Leslie dans son travail avec la meute.
Journaliste : Bonjour Leslie, merci de nous octroyer encore un moment pour discuter. Nous aimerions aujourd’hui vous poser quelques questions concernant Nala et l’aide qu’elle vous apporte chez Paw Spirit.
Leslie : Il y a beaucoup de choses à dire ! Mais avant de vous parlez, j’aimerais vous montrer une vidéo qui met en avant le travail de Nala et les codes qu’elle fait passer aux chiens de la meute.
Journaliste: Leslie, sur cette vidéo que tu nous as partagée, on assiste à une scène très intense entre chiens. Pourtant, tout commence dans une atmosphère très paisible…
Leslie : Exactement. C’était une balade comme on les aime : la meute était détendue, le rythme fluide, les chiens bien connectés entre eux. Il y avait ce calme profond, cette harmonie naturelle qu’on cherche à cultiver dans chaque sortie. Et dans ces moments-là, Nala prend souvent un rôle actif. Ce jour-là, elle accompagnait une chienne australienne de 5 ans, récemment intégrée à notre travail d’éducation.
Journaliste : Cette chienne avait un profil particulier ?
Leslie : Oui, elle est réactive, en manque de repères clairs, et surtout très peu habituée à recevoir un cadre structurant. Elle a du mal à gérer la frustration, elle n’a pas intégré les codes sociaux canins. On sent une tension constante sous la surface, même quand tout semble calme.
Journaliste : Et c’est là que Nala intervient avec la longe ?
Leslie : Oui. C’est une méthode qu’on utilise souvent. Nala tient la longe non pas pour « diriger », mais pour suggérer une connexion au mouvement de groupe. C’est une invitation à suivre, à s’aligner. Nala ne tire pas, elle n’impose pas. Elle transmet un message à travers son corps, sa marche, son énergie. C’est un travail de synchronisation, d’intégration douce. Mais ce jour-là, cette guidance a été mal perçue.
Journaliste : La chienne l’a vécu comme une intrusion ?
Leslie : Tout à fait. Elle n’a pas supporté qu’on lui rappelle qu’elle n’était pas seule à décider. Elle a rejeté la limite. Et elle a attaqué. L’agression a été soudaine, brutale. Un vrai refus d’autorité, un rejet du cadre. La tension a explosé en une fraction de seconde.
Journaliste : Et c’est là que Nala fait quelque chose d’assez exceptionnel…
Leslie : Oui… elle n’a pas réagi avec violence ou peur. Elle est restée droite. Ancrée. Elle a fait ce que seuls les chiens équilibrés savent faire : elle a corrigé, avec respect. Elle n’a pas cherché la domination. Elle a répondu avec justesse, rapidité, et un calme impressionnant. Elle a remis cette chienne à sa place, physiquement, oui — mais sans débordement, sans haine.
Journaliste : Qu’est-ce qui t’a le plus marquée dans sa manière de faire ?
Leslie : Son contrôle émotionnel. Sa capacité à rester dans le rôle de médiatrice, même sous la pression. Elle aurait pu riposter pour se défendre, ou se replier. Mais non. Elle est restée enseignante. Ce qu’elle a fait, c’est un recadrage éducatif. Elle a montré à cette chienne qu’un cadre, ce n’est pas une punition. C’est une boussole.
Journaliste : Comment la chienne a-t-elle réagi ensuite ?
Leslie : Elle s’est figée, comme surprise. Puis elle a relâché. Ce type de réaction est courant : le chien découvre pour la première fois une autorité saine, non violente, mais inébranlable. Et souvent, ça déstabilise… mais ça apaise. Elle s’est reconnectée doucement au groupe après ça. Ce n’était pas un moment agréable pour elle, mais c’était un moment nécessaire.
Journaliste : Tu parles souvent de la meute comme d’un outil d’éducation à part entière. Ce genre de scène en est l’exemple parfait ?
Leslie : Oui. La meute est un révélateur. Elle met en lumière les failles, mais aussi les possibles. Et quand on travaille avec des chiens comme Nala, qui savent faire passer des messages justes, c’est un trésor. La meute apprend, corrige, régule. Mon rôle, à moi, c’est d’être chef d’orchestre, pas d’intervenir à chaque note.
Journaliste : On sent un lien très fort entre toi et Nala…
Leslie : Il est difficile à décrire avec des mots. Nala n’est pas juste une chienne de travail. C’est mon alter ego canin. Elle comprend mes intentions sans que je parle. Elle ressent les choses avant même qu’elles n’arrivent. Ce jour-là, elle m’a prouvé une fois de plus qu’elle est bien plus qu’une élève : c’est une enseignante.
Journaliste : Un dernier mot pour ceux qui découvrent Paw Spirit à travers cette scène ?
Leslie : Ce qu’on voit dans cette vidéo, ce n’est pas une « bagarre », ce n’est pas de la violence. C’est de la communication canine à l’état brut. C’est l’intelligence sociale d’un chien bien dans ses pattes, qui choisit d’éduquer plutôt que d’écraser. Et c’est exactement ce que j’espère transmettre chaque jour avec Paw Spirit.
A très vite pour la prochaine édition !